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Photo du rédacteurLise St-Arnaud

Inspiration

L’inspiration artistique peut venir d’un lieu, d’une personne, d’un objet, d’un mot, d’un paysage, d’une sensation... C’est infini.


L’eau a toujours fasciné Claude Monet. Sur quelques décennies, il a réalisé de multiples tableaux représentant son jardin d’eau et ses nénuphars. Il cherchait à faire entrer le spectateur dans ces paysages, qu’il représentait sur des toiles de plus en plus grandes.


Paul Cézanne a fait de la montagne Sainte-Victoire, en Provence, son thème de prédilection. Il a peint cette montagne sous tous ses angles, dans une approche à la fois méthodique et intuitive.


Gorgio Morandi, a peint plusieurs tableaux consacrés aux objets de son atelier - notamment des bouteilles - en les organisant méthodiquement pour les représenter sous des éclairages variés.


Andrew Wyeth a trouvé des sources d’inspiration sur sa ferme, en Pennsylvanie. Peintre dit « réaliste », il ne se gênait pas pour modifier les caractéristiques du paysage et des bâtiments à sa guise. D’un tableau à l’autre, des fenêtres disparaissent, sont déplacées, rétrécies ou agrandies. La fidélité accordée au sujet est subordonnée aux exigences de sa composition.


Plus près de chez nous, Tom Thomson a consacré une bonne partie de sa vie à capter la magie qu’il trouvait dans les paysages du Parc Algonquin, en Ontario. Il avait la patience d’attendre ce moment furtif où la lumière se pose comme par enchantement sur la silhouette d’un arbre, le profil d’une montagne ou à la surface d’un lac.


Le Québécois, Jean-Paul Lemieux a peint de nombreux portraits mélancoliques et des paysages dépouillés, peints dans des formes simples. L’isolement et la solitude sont au cœur de ses œuvres. Pour les représenter, il utilisait une gamme réduite de couleurs et des tonalités froides.


Les artistes puisent leur inspiration au fond d’eux-mêmes. Je ne crois pas que ce soit réfléchi, mais senti. C’est ancré dans l’âme de chacun.


Personnellement, les paysages forestiers, champêtres et maritimes du Québec,

et de nos provinces voisines, sont ceux qui m’émeuvent et m’inspirent le plus.




 

Force d’attraction


Certains paysages m’interpellent plus que d’autres. Deux endroits dans ma région des Laurentides sont parmi mes sources d’inspiration les plus généreuses. Ils exercent une forme de magnétisme sur moi. Ils m’attirent comme des aimants. Je les aime et ils me le rendent bien.



C’est le cas de la rivière du Nord, notamment à la hauteur de Val-Morin, en amont du lac Raymond. Je m’y arrête fréquemment, à l’année longue et à différentes heures de la journée, pour y observer les effets de la lumière et des nuances atmosphériques sur son cour et ses rives.





Je craque aussi pour le parc du Mont-Tremblant que je fréquente souvent. Sa forêt, ses lacs, la rivière du Diable et ses montagnes me remplissent de quiétude. J’ai développé un attrait particulier pour le pont du lac Monroe, que je photographie en toutes saisons dans l’espoir de capter ses formes et ses alentours dans une luminosité le mettant en valeur.


Les photographies me servent de référence.

Cela dit, je n’en suis pas esclave.


Je m’accorde toujours une certaine liberté artistique. Pour moi, il ne s’agit pas de produire une réplique. Je me fie à ma mémoire visuelle et sensuelle pour évoquer un moment éphémère, avec le souci de créer une composition invitante.



Ci-dessous, la photo du pont du lac Monroe a été captée lors d’une sortie en ski de fond, en janvier 2023. Elle fait partie de ma liste de projets potentiels.



 

Se ressourcer en nature


Je m’aventure régulièrement dans les parcs nationaux du Québec (SEPAQ).


Tous m’enchantent, chacun pour son caractère propre.


Outre le parc du Mont-Tremblant, j’ai un faible pour celui de Plaisance. Le printemps y est magique aux abords de la rivière de la Petite-Nation et de ses nombreux marais. Les oiseaux migrateurs, les castors et les tortues l’ont aussi adopté.



À l’automne, les couleurs des paysages de Plaisance sont éclatantes à l’heure dorée, soit dans l’heure précédent le crépuscule.


Le parc du Bic est un trésor naturel serti entre Saint-Fabien-sur-Mer et Rimouski, dans l’estuaire du Saint-Laurent. J’aime parcourir son territoire façonné de sentiers forestiers, de caps rocheux, de sommets montagneux et de baies aux marées changeantes.


Dans la Baie des cochons, au rythme des marées, la brume marine qui s’y installe puis s’évapore lui donne parfois une atmosphère surréaliste.



 

L’attrait de l’eau


Il n’y a pas que les rivières et les lacs de nos parcs nationaux qui m’attirent. Je me laisse facilement inspirer par le fleuve Saint-Laurent, sur ses deux rives, du lac Saint-Louis jusqu’au golfe.


Sentir l’air marin. S’étonner de la folle partie de pêche des fous de Bassan. S’ébahir devant les prouesses des amateurs de kitesurf à La Pocatière. Observer les bélugas à l’Islet-sur-Mer. Profiter des levers du soleil en Charlevoix et de ses couchers à Rivière-du-Loup.


De la municipalité de Rivière-Ouelle, sur la rive sud du Fleuve Saint-Laurent, il peut être étonnant de constater le profil bleuté des montagnes de Charlevoix, sur la berge opposée, tandis que l’eau prend des teintes d’un brun verdâtre.


À Saint-Roch-des-Aunaies, les algues séchées se moulent aux roches du rivage, leur donnant des éclats jaunes et orangés.

Dans les provinces maritimes, où la pluie et le brouillard sont fréquents, l’atmosphère chargé d’humidité adouci les couleurs.


En revanche, quand le soleil se pointe, les couleurs de l’eau de la mer du Nord et des maisons de pêcheurs de Terre-Neuve explosent sous nos yeux.



Au Nouveau-Brunswick, dans la baie de Fundy, on enregistre les plus fortes marées de la Terre. À marée basse, on peut marcher des centaines de mètres pour atteindre la ligne d’eau. Malgré la brume qui s’élève du sable chauffé par le soleil, une luminosité parfois étonnante s’impose.



Je conserve précieusement le souvenir de tous ces endroits magnifiques dans l’écrin de ma mémoire. Et, de retour à la maison, j’ai plaisir à les revisiter devant mon chevalet.


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